Paris, 1880. La jeune Zélie n’est pas très à l’aise lorsque
le commissaire Alexandre d’Arbourg lui commande un portrait de sa filleule tout
en l’enjoignant de jeter un œil sur la maisonnée de son cousin, que quelqu’un a
tenté d’empoisonner. Elle exigera de lui qu’il retrouve l’enfant de Rosalie, la
nourrice dont elle fait le portrait.
L’auteure immerge son lecteur dans un Paris artistique et
sexiste, minutieusement reconstitué. On traverse, ainsi, le quotidien des
femmes peintres de l’académie Julian. L’auteur détaille la façon dont les
femmes peintres étaient déconsidérées, ainsi que les rouages du Salon, qui ne
mettait en valeur que les œuvres figuratives signées par des hommes et
dépréciait grandement les nouveautés, comme les toiles impressionnistes – ou
les peintures réalisées par des femmes. L’intrigue nous fait également
découvrir le quotidien d’une famille bourgeoise et, surtout, quelques aspects
des bas-fonds et autres quartiers des masses laborieuses.
Tous les mystères s’entrecroisent et constituent une toile
solide : si l’enquête ne prend jamais le pas sur la toile historique, elle
entretient habilement le suspens.
C’est donc un roman
historique et policier comme on aimerait en lire plus ; regorgeant de
suspens, il laisse pourtant la part belle à l’ambiance historique, avec un luxe
de détails dans le Paris du 19ème siècle.
5/5
Emmanuelle
Liégey, lectrice