jeudi 29 octobre 2015

Sans pitié ni remords / Nicolas Lebel - Marabout, 2015

 

Un petit homme, stressé, au téléphone, un laser rouge sur la poitrine. 


Le commissaire Merlicht enterre son vieil ami Morel, mort des suites d'un cancer. Il compte ensuite rejoindre Mado dans le sud. Il doit d'abord se rendre chez le notaire qui l'attend. Un autre commissaire est là : il demande l'autorisation de rester. Outre un testament carabiné désignant Merlicht comme seul légataire, Morel lui laisse... un diamant brut ! Celui-ci est "tombé" d'une statuette ancienne disparue. Commence un enquête de 48h pendant laquelle le commissaire cherche à devancer un duo de tueurs en série, retrouver la statue et conserver l'honneur de son ami disparu.


Intéressant et palpitant malgré de nombreux clichés, et même si j'ai souvent eu envie de taper sur Merlicht, plus que sur Cuvier... J'ai laissé traîner la première partie une semaine, mais ai lu les 2/3 restants en une nuit !

Gratis / Félicité Herzog – Gallimard, 2015.


A la fin du 20ème siècle, Ali Tarac interrompt brutalement de brillantes études à Paris pour tenter comme beaucoup de jeunes aux dents longues l’aventure professionnelle. Sa start-up devient un empire géant. Mais dès le début du nouveau siècle, il perd tout. Livré aux opprobres et aux règlements de compte, plutôt que de se battre, il opte pour un apparent retrait. Mais, sur l’île de Jersey, il construit sa « Transition » : start-up qui se présente comme sorte d’alibi à la condition humaine. Une invention « à la croisée d’Internet et d’Orwell ».

L'auteur décortique avec précision les ressorts du monde économique. La narration est menée de main de maître, et non sans une pointe d'humour, parfois caustique et grinçant. Mais surtout, ce qui démontre le véritable talent de l’auteur, ce sont les descriptions des personnages au début du roman. Elles sont tout en finesse, et en même temps, d'une précision extrême, le tout dans une langue plaisante à lire.
Une vision apocalyptique de l'économie de demain, voire d'aujourd’hui.


4/5 Emmanuelle Liégey, lectrice

jeudi 22 octobre 2015

Les gens dans l’enveloppe / Isabelle Monnin & Alex Beaupain - Editions JC Lattès, 2015




Un livre émouvant, poétique, nostalgique, qui se lit, qui s’écoute, qui fait venir les larmes aux yeux.
Quatre parties.
Le roman :
Celui de trois femmes victimes et capables d’abandon. Laurence, la petite fille au pull rayé abandonnée par sa mère. Michelle, la mère étouffée dans sa vie de famille et son quotidien s’abandonne à la vie et l’amour. Simone, la grand-mère s’abandonnant à la mort.
Des photos dans une enveloppe.
Un disque dans l’enveloppe :
Directement inspiré du roman, chantant les personnages du roman, composé et interprété par Alex Beaupain, avec les voix de Camilia Jordana, Clotilde Hesme, Françoise Fabian et les vrais gens dans l’enveloppe. Dix chansons très belles pleines d’émotion et de délicatesse.

En 2012, Isabelle Monnin, journaliste, achète pour 10 euros sur un site de brocante, une enveloppe de 250 photos d’une famille anonyme.
Page 181 de son livre Isabelle Monnin écrit :
« Je dois raconter les gens dans l’enveloppe, les raconter autant que l’on peut. Je sais faire deux choses: inventer des histoires et enquêter. Romancière, journaliste, deux vies. Mes amis, imaginaires personnages, entendre leur voix; je sais retrouver des gens et les écouter. Dans l’enveloppe, il y a tout de suite deux livres, un roman, une enquête. Pour éviter tout parasite, il faudra s’interdire de commencer l’enquête avant d’avoir écrit la fiction et il sera impossible de modifier l’intrigue du roman une fois l’enquête achevée. C’est comme ça, un pacte entre les gens de l’enveloppe, l’idée et moi. »