jeudi 28 avril 2016

Pur / Antoine Chainas – Gallimard, 2013



Grand prix de la littérature policière 2014

« Pur » qui vient de paraître, tranche dès le titre, Chainas dépouille sa phrase, se tient volontairement à distance. Son roman n'en est que plus glaçant. Il s'organise autour d'une de ces propriétés privées qui fleurissent un peu partout, au Brésil, aux États-Unis, et maintenant en France, dans le Midi en particulier,  près de Nice par exemple. Des propriétés fermées, habitées par les plus riches, gardiennées jour et nuit, surveillées en permanence par des caméras…

Enfermement, mutilation des corps, ségrégation sociale, toxicité du monde contemporain, Chainas ne lâche rien. Et ce nouveau livre, à l'instar des précédents, ne cesse d'intriguer.
Politique bien sûr, philosophique aussi et même métaphysique.

4/5 Emmanuelle Liégey, lectrice

jeudi 21 avril 2016

Un mirage finlandais / Kjell Westö – Autrement, 2016




Matilda est une sténodactylo hors pair. Elle travaille à Helsinki pour l'avocat Claes Thune. Ce soir de mars 1938, le « Club du mercredi » un groupe de gentlemen qui se retrouvent chaque mois pour refaire le monde est réuni dans le cabinet de son patron. Soudain, Matilda reconnaît la voix d'un homme qu'elle aurait préféré oublier. La vengeance n'est-elle pas un plat qui se mange froid ?

Un roman historique, qui montre magnifiquement l'atmosphère de peur qui règne à ce moment-là, dans une Finlande coincée entre l'URSS stalinienne et l'Allemagne nazie.
Les personnages vont découvrir les affrontements entre les groupes sociaux et les enjeux du conflit mondial qui se prépare.
Les évocations historiques sont réussies, notamment quand il est question de cet épisode peu connu en France, de la guerre civile de 1918 en Finlande, quand les communistes finlandais, soutenus par les Soviétiques, affrontaient les contre-révolutionnaires aidés par l'Allemagne.
Un peu long par moment mais nécessaire à l’évocation historique.

4/5 Emmanuelle Liégey, lectrice

jeudi 14 avril 2016

Block 46 / Johana Gustawson - Bragelonne Thrillers, 2015, 20€


Alexis Castells, écrivaine de polar dont l'amie vient d'être assassinée. Londonienne mais française, écorchée depuis le meurtre de son compagnon 7 ans auparavant.

Emily Roy, profileuse de génie, canadienne, indépendante, froide, travaillant pour la police de Londres.
Le deux femmes se retrouvent en Suède, autour d'une enquête sur des meurtre d'enfants entre Londres et la Suède. Liée de près ou de loin à l'histoire d'un déporté durant la 2de GM...
Elles seront d'une aide précieuse à l'équipe suédoise. Chacune a sa manière, avec son passé menaçant de resurgir à tout instant, elles mèneront la recherche du tueur en série jusqu'à sont aboutissement, quel qu'il soit.

J'ai aimé la forte présence de ces deux femmes que rien ne semble lier, mais qui ont une sorte de compréhension mutuelle. De caractères opposés, elles permettent une certaine identification.
Emily m'a personnellement touchée : par son caractère associal, à la limite de l'autisme, ne se montrant compréhensive qu'auprès de témoins potentiels, et sa présence asexuée qui n'auranit sans doute pas pu être écrite par un homme.

M.P.

jeudi 7 avril 2016

Esmera / Dessins Vince, scénario Zep – Glénat, 2015.



 
A la fin des années 1960, Esmera grandit à l’école pour filles du Sacré Cœur à Rome. C’est dans cet environnement austère que la jeune fille voit ses premiers désirs charnels naître en elle. Partageant ses sentiments avec son amie Rachele, Esmera vit ses premières expériences avec des garçons. Mais dans l’Italie des années 1960, l’éducation sexuelle est balbutiante et le plaisir de la femme, non avenu. Ses premières aventures sont souvent décevantes mais riches en enseignement.
Enfin elle parvient à maîtriser son plaisir et découvre par la même occasion que son corps possède un pouvoir unique : elle change de sexe avec chaque orgasme. En se retrouvant en alternance dans la peau d’une femme ou d’un homme, Esmera aura la possibilité d’explorer relations amoureuses et jouissances d’un double point de vue.
A ne pas mettre dans toutes les mains !

Emmanuelle Liégey, lectrice